segunda-feira, 27 de novembro de 2023

Recyclage

Charles, moi, je m'enivre des vapeurs de ma vie. Et, bien qu'elle soit si peu éthérée, ma vie m'enivre pour de bon. Je m'enivre d'inexacts souvenirs, de certaines défaillances du cœur, de perpétuels destins, de l'impermanence des jours qui paradoxalement se répètent. Je m' enivre de quelques odeurs de fleurs, les lilas et les violettes, surtout; de certains portraits de femmes qui suggèrent, malgré leur déboires, une philosophie du bien-être. Occasionnellement, j'ose m'aventurer dans une certaine croyance d'un dieu, mais je me rends vite compte que je n'ai pas ce don : le don de la croyance. Sauf peut-être la nuit, car la nuit, ah la nuit ! la nuit est ce mystérieux personnage de l'enfance. Un monstre. Un monstre affable. Il nous berce. Il nous fait peur. Il nous accable de sa présence. Il nous manque. Il nous parle, en d'autres ténébreux langages, de futur, de silence, d'endroits inconnus soumis à l’effroi. Il s'enfouit en nous, il y reste un temps pour y faire le décapage, nous dire: - tu vois, ils ont fermé leur grande gueule

Sem comentários:

Enviar um comentário